mardi 6 novembre 2007

Amélioration

En relisant certains textes, on finit toujours par se rendre compte de tics de langage et d’écriture, hormis quelques audaces langagières et syntaxiques. Ils sont là, dans la phrase, comme autant d’équivoques à rectifier, comme autant d’épines meurtrières à supprimer. Il n’y a donc d’autre urgence que de relire, reformuler, reprendre. On finit alors par réaliser matériellement à quel point l’acte d’écrire, qui engendre le face à face avec soi-même et qui suscite un plaisir heureux mais aussi morose ou inachevé, est solitaire et ardu.
Tout dépend, le plus souvent, de ce qui ressurgit, de ce qui remonte à la surface. Tout dépend de ce qu’on arrive à écrire ou à ne pas écrire. Car il existe ce qu’on arrive à formuler et ce qui résiste à la mise en forme. En effet, parfois, des histoires entières résistent à la mise en mots, hésitent, attendent le moment propice. Il ne sert donc à rien de forcer le verbe, de vouloir lui faire dire à tout prix. Il vient toujours en son temps, naturellement, sans être brusqué. Plus vrai.

Toujours est-il qu'écrire vide littéralement.

Après avoir écrit pendant un certain temps, longtemps parfois, une légèreté particulière et inhabituelle m’anime et un apaisement salvateur m’enveloppe. Je me sens bien comme si je venais de faire une agréable promenade de santé et d’engranger du plaisir pour plusieurs jours. Je suis alors vide de tensions.
Autre possibilité, une énorme fatigue m’accable et je me sens affligée d’une fringale phénoménale. C’est bien de l’épuisement que je ressens, comme si j’avais traversé une grande ville ou une mégapole du Nord au Sud ou d’Ouest en Est, en pleine nuit par un froid sibérien ou par une chaleur torride.

Mais, quelles que soient les réactions a posteriori, ce n’est jamais un déplaisir de prendre le stylo et de se mettre au travail en sachant qu’on va encore éprouver ce mélange subtil de bonheur et de fatigue.

Mars 2005

Photo de mhaleph
 

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